À partir de juillet, un limiteur de vitesse intelligent devra équiper tous les nouveaux modèles de véhicules. Ainsi en a décidé la Commission Européenne pour faire baisser le nombre de morts sur les routes. L’instance mise beaucoup sur cette technologie qui accompagne le conducteur et l’incite à respecter les limitations de vitesse. Comment fonctionne-t-elle ? Quelle est son efficacité ? AutoVillage vous dit tout.
Qu’est-ce qu’un limiteur de vitesse intelligent ?
Un limiteur de vitesse intelligent est un dispositif d’aide à la conduite. Également appelé système d’Adaptation Intelligente de la Vitesse (AIV), ou en anglais ISA (Intelligent Speed Assistance), il incite le conducteur à respecter les limitations de vitesse. En cas de dépassement de celles-ci, des avertisseurs sonores et visuels se mettent en marche. Ils sont combinés à un système de décélération qui fonctionne « en réduisant la puissance de propulsion et le couple de transmission du véhicule » (1).

La Commission européenne a décidé de miser sur l’ISA pour rendre les véhicules plus sûrs. Ainsi, une loi a été adoptée en novembre dernier afin de rendre cette technologie obligatoire pour tous les nouveaux véhicules. Elle s’appliquera en deux temps :
- À partir du 6 juillet 2022, le limiteur de vitesse intelligent équipera tous les nouveaux modèles de véhicules. Cette obligation est valable pour les voitures, les véhicules utilitaires et les poids lourds.
- À partir de juillet 2024, tous les véhicules neufs sortant de l’usine seront concernés, même les modèles antérieurs à juillet 2022.
Cette loi s’inscrit dans une politique globale de sécurité routière baptisée Vision Zéro. Son objectif est de réduire chaque année le nombre de décès sur les routes d’Europe. Pour finalement atteindre le chiffre symbolique de zéro mort à l’horizon 2050.
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Comment fonctionne un limiteur de vitesse intelligent ?
Un limiteur de vitesse intelligent combine plusieurs technologies pour connaître la vitesse autorisée sur la route empruntée. Une caméra installée en haut du pare-brise va lire les panneaux de signalisation. Les informations ainsi récoltées sont croisées avec celles issues de la géolocalisation par GPS du véhicule. L’association de ces deux dispositifs – caméra et GPS – permet de réduire au maximum la marge d’erreur. En effet, sur certains trajets, les panneaux sont peu présents ou peu explicites concernant les vitesses autorisées. La technologie GPS vient alors au secours de la caméra.

En cas de vitesse excessive, une alerte visuelle, rouge ou clignotante, apparaît sur le tableau de bord. En l’absence de réaction du conducteur, elle est doublée d’une alerte sonore sous forme de bips. Le dispositif actif de décélération se met alors en marche avec un durcissement de la pédale d’accélération. La pédale va se mettre à vibrer tandis que le moteur va se brider pour faire ralentir le véhicule.
À noter que le conducteur reste maître de son véhicule. Si besoin, il lui est possible de ne pas tenir compte des injonctions du limiteur de vitesse intelligent. Il peut forcer l’accélération ou bien désactiver le système qui sera toutefois réactivé au démarrage. Ainsi, l’ISA doit être vu comme une aide pour le conducteur. Il s’agit plus d’un système d’assistance à la conduite que d’une technologie de conduite autonome.
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Pour quelle efficacité ?
D’après Caradisiac, le limiteur de vitesse intelligent est capable d’identifier correctement au moins 90% des vitesses autorisées (2). La marge d’erreur provient de ces trajets où les signalisations n’apparaissent pas de façon explicite (comme les entrées d’agglomérations), ou lorsque les conditions météorologiques modifient la vitesse autorisée. Toutefois, avec l’évolution de la technologie GPS, cette marge d’erreur va sans doute se réduire au fil du temps.

Ainsi, la question se pose concernant la capacité de l’ISA à influer sur les statistiques routières. D’après l’ONISR (3), les excès de vitesse sont responsables de près de 30 % des accidents mortels en France. On peut supposer que la généralisation du limiteur de vitesse intelligent va faire baisser ce chiffre. Quoi qu’il en soit, la Commission européenne se montre ambitieuse. L’instance espère faire baisser de 30 % le nombre d’accidents et de 20 % le nombre de tués sur les routes d’Europe d’ici 2030. Pour finalement atteindre zéro mort en 2050.
(1) Règlement délégué (UE) 2021/1958 de la Commission, Journal officiel de l’Union Européenne, 17/11/2021.
(2) En 2022, le début de la fin pour les excès de vitesse, Caradisiac.com, 19/11/2021.
(3) La sécurité routière. Bilan de l’accidentalité de l’année 2020, Observatoire national interministériel de la sécurité routière, septembre 2021.