Depuis leur apparition en 2012, les moteurs TCe (Turbo Control Efficiency) de Renault ont progressivement équipé une grande partie de la gamme des véhicules du constructeur français, mais aussi plusieurs modèles Dacia, Nissan et même Mercedes. Promesse : des moteurs essence plus performants et moins gourmands. Mais dans la réalité du terrain, la question de leur fiabilité soulève encore beaucoup d’interrogations. Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon complet des moteurs TCe, avec un regard de passionné et d’utilisateur pour répondre à toutes vos questions.
| 🔍 Moteur | ⚠️ Fiabilité | 📅 Années à éviter | ✅ À privilégier | 💬 Remarques |
|---|---|---|---|---|
| 1.2 TCe (H5Ft) | ❌ Très mauvais | 2012 – mai 2016 | ❌ | Problèmes graves (huile, chaîne, casse moteur), gros scandale |
| 1.6 TCe (GT/RS) | ⚠️ Moyen | 2013 – 2016 | ✅ Après 2017 | Usure prématurée + problèmes électroniques avant 2017 |
| 0.9 TCe | ⚠️ Correct après 2015 | 2012 – 2014 | ✅ À partir de 2015 | Bien entretenu = fiable ; sensible à l’entretien |
| 1.0 TCe | ✅ Fiable | N/A | ✅ | Moteur récent, économique et silencieux |
| 1.3 TCe (Mercedes-Renault) | ✅ Excellent | Depuis 2018 | ✅ Recommandé | Très bonne fiabilité, performant, entretien normal |
Qu’est-ce qu’un moteur TCe ?
Conçu pour répondre aux normes environnementales actuelles tout en maintenant l’agrément de conduite, le moteur TCe fonctionne sur le principe du downsizing. Cela signifie qu’on réduit la cylindrée, mais on installe un turbocompresseur pour compenser cette perte, voire améliorer les performances.
Ces moteurs se déclinent du petit trois cylindres 0.9 TCe jusqu’au puissant 1.6 TCe 200 ch. Voici quelques éléments techniques clés :
- Injection directe haute pression (jusqu’à 250 bars)
- Turbocompresseur simple ou twin-scroll
- Distribution variable
- Start & Stop dernière génération
Le tout est souvent intégré à des blocs en aluminium pour réduire les poids et améliorer les rendements. Sur le papier, c’est brillant. Mais qu’en est-il dans la pratique ?
Quels moteurs TCe sont concernés par des problèmes de fiabilité ?
Voici un tableau récapitulatif pour vous donner un aperçu rapide des versions à surveiller :
| Moteur | Années sensibles | Problèmes recensés |
|---|---|---|
| 0.9 TCe (90 ch) | 2012 – 2014 | Surconsommation d’huile, faiblesse des joints de culasse |
| 1.2 TCe (115-130 ch) | 2012 – 2016 | Consommation d’huile excessive, casses moteur, chaîne de distribution |
| 1.6 TCe (GT/RS) | 2013 – 2016 | Usure prématurée, défauts électroniques |
La version 1.2 TCe est de loin la plus problématique et a même été au cœur d’un véritable scandale surnommé le « Motorgate ».
Focus sur le 1.2 TCe : un moteur à éviter ?
Le bloc 1.2 TCe, connu aussi sous le code moteur H5Ft, a été utilisé entre 2012 et 2018 sur une large gamme de véhicules. Malheureusement, il souffre de nombreux soucis techniques, dont les plus graves sont :
- Surconsommation d’huile (jusqu’à 1L/1000 km)
- Segmentations défaillantes
- Chaîne de distribution qui se détend
- Allumage défectueux causant la fusion des soupapes
Les problèmes apparaissent souvent entre 50 000 et 70 000 km, soit juste après la fin de garantie constructeur. Le coût d’un remplacement moteur dépasse souvent les 6 000 € – une véritable hémorragie financière.
Modèles concernés :
- Renault Clio IV, Captur, Mégane III/IV, Kadjar, Kangoo
- Dacia Duster, Lodgy, Dokker
- Nissan Juke, Qashqai, Pulsar (sous nom DIG-T)
- Mercedes Citan
Qu’en est-il des moteurs TCe récents ?
Bonne nouvelle : Renault a corrigé le tir à partir de 2017 avec l’introduction des blocs 1.0 TCe et surtout 1.3 TCe. Le 1.3 TCe, fruit d’un partenariat avec Mercedes-Benz, affiche aujourd’hui un excellent niveau de fiabilité.
Excellente alternative : le 1.3 TCe (130/140 ch)
Ce moteur disponible depuis 2018 coche toutes les cases :
- Fiabilité prouvée sur plus de 50 000 exemplaires
- Consommation maîtrisée (5,3 à 6L/100 km)
- Couple généreux dès 1600 tr/min (240 Nm)
- Très bon comportement associé à une boîte automatique EDC
Il est même possible de dépasser les 200 000 km sans intervention majeure, un record dans la gamme Renault essence moderne. Si vous cherchez une version sûre, c’est celle qu’on recommande sans hésiter.
Et les petits moteurs comme le 0.9 TCe ?
Le moteur trois cylindres de 0.9 L qui équipe notamment la Clio IV a connu quelques défauts à ses débuts (entre 2012 et 2014) comme une surconsommation d’huile ou des joints faibles, mais Renault a corrigé ces problèmes dès 2015. Depuis, ce moteur s’en sort plutôt bien.
À noter : de nombreux utilisateurs rapportent des expériences très positives, parfois après plus de 100 000 km. Il faut simplement adapter sa conduite aux limites mécaniques d’un petit trois cylindres, surtout reprogrammé !
Conseils pour les propriétaires :
- Vérifier régulièrement le niveau d’huile (tous les 1000 km recommandé)
- Eviter les longs trajets avec moteur froid
- Respecter scrupuleusement les intervalles de vidange (au moins tous les 15 000 km)
Avec ces précautions, le 0.9 TCe peut être un allié de confiance au quotidien.
Un historique d’entretien complet change tout
Quel que soit le moteur TCe que vous choisissez, l’entretien est la clé. Dans 80% des cas de pannes majeures recensées, les véhicules concernés avaient un historique incomplet ou des vidanges trop espacées.
Avant d’acheter un véhicule d’occasion équipé d’un TCe :
- Demandez le carnet d’entretien à jour avec factures
- Évitez les véhicules suivis exclusivement hors réseau
- Privilégiez les modèles post-2017 pour plus de sécurité
C’est un point fondamental : un moteur bien entretenu peut très bien vivre très longtemps. Et les TCe n’y font pas exception.
Les conseils d’un garagiste passionné
En tant que garagiste, voici ce que je recommande à tous mes clients :
- Préférez toujours une huile moteur répondant aux normes RN17 ou RN0700/710
- Si vous avez un doute sur un bruit, un voyant, une consommation d’huile : agissez vite !
- Renouvelez le liquide de refroidissement tous les 3 ans, même si ce n’est pas toujours mentionné par Renault
Même pour un TCe réputé fiable comme le 1.3, une négligence peut compromettre sa longévité.
Pourquoi le 1.2 TCe a été un tel fiasco ?
Pour beaucoup, le 1.2 TCe est un moteur mal né : problèmes de conception, pression d’admission faible, segmentation mal dimensionnée. Les conséquences ont été dramatiques pour certains utilisateurs : moteurs cassés à 60 000 km, refus de prise en charge hors garantie, procédures juridiques longues…
Renault savait depuis 2015 qu’il y avait un défaut, via sa note technique “Actis solution 10575”, mais n’a jamais lancé de rappel officiel. Aujourd’hui encore, des acheteurs d’occasion ignorent qu’ils s’exposent potentiellement à des frais de plusieurs milliers d’euros.
Heureusement, la marque a pris des mesures à partir de mai 2016. Vérifiez impérativement la date de fabrication si vous envisagez un achat.
Quels moteurs TCe sont donc à privilégier ?
En résumé, voici les valeurs sûres parmi les moteurs TCe :
- 1.3 TCe 130/140 ch – très fiable, performant, moderne
- 1.0 TCe 100 ch – compact, économique, silencieux
- 0.9 TCe à partir de 2015 – fiable si bien entretenu
À éviter, ou à acheter avec de grandes précautions :
- 1.2 TCe (avant mai 2016) – gros doute sur la fiabilité
- 1.6 TCe GT (pré-2017) – à surveiller niveau électronique
Les modèles récents corrigent globalement les erreurs du passé, sans pour autant renier ce qui a fait le succès des anciens moteurs essence Renault : un bon compromis entre plaisir de conduite, souplesse et économie.
Si vous avez des doutes ou besoin d’un avis personnalisé, n’hésitez pas à me contacter, je me ferai un plaisir de vous guider 😉
