1.6 BlueHDi : Un moteur fiable ou une fausse bonne affaire ?

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Lorsqu’on parle de moteurs diesel modernes, le moteur 1.6 BlueHDi du groupe PSA (maintenant intégré dans Stellantis) revient souvent dans les discussions. Décliné en plusieurs versions (75, 100 et 120 chevaux), ce moteur a été conçu pour répondre aux nouvelles normes antipollution, notamment grâce à l’introduction du système SCR (Selective Catalytic Reduction) avec injection d’AdBlue. Mais alors, que vaut ce moteur en termes de fiabilité ? Est-ce un bon choix pour un achat d’occasion ou pour une utilisation quotidienne ? Cet article vous guide à travers les vraies expériences des utilisateurs et un retour complet sur les points forts et points faibles du bloc.

🔍 Version⚙️ Fiabilité🔧 Problèmes fréquents💸 Coûts potentiels👍 Recommandé pour
1.6 BlueHDi 75 chBonneAdBlue (réservoir, sonde)ModérésUsage urbain modéré, petits trajets
1.6 BlueHDi 100 chMoyenneAdBlue, injecteurs, turbo, capteurs, boîteÉlevés (jusqu’à 1500 € pour AdBlue)Usage mixte, si entretien rigoureux
1.6 BlueHDi 120 chCorrecteAdBlue, culasse, turbo, capteurs NOxÉlevésRoute/autoroute, conducteur attentionné
⛽ AdBlueFragileInjecteur, réservoir, capteursImportant si négligéEntretien soigneux essentiel
⚠️ LongévitéBonne (jusqu’à 300 000 km)Si entretien suiviModérés à long termeConducteurs réguliers & précautionneux

Les différentes versions du moteur 1.6 BlueHDi

Avant d’analyser en profondeur la fiabilité, il est important de différencier les trois principales versions de ce moteur :

  • 1.6 BlueHDi 75 ch : principalement utilisée sur les petits modèles comme la C3 ou la 208.
  • 1.6 BlueHDi 100 ch : plus répandue, elle équipe des véhicules comme les 3008, les 308 ou encore le Berlingo.
  • 1.6 BlueHDi 120 ch : la version la plus puissante, réservée à des modèles plus lourds ou haut de gamme (508, DS5, etc.).

Fiabilité générale : un bilan contrasté selon les versions

moteur 1.6 blue hdi

À première vue, le moteur BlueHDi semble être une version aboutie du bon vieux 1.6 HDi qui a longtemps équipé les Peugeot et Citroën. Cependant, en s’approfondissant dans les retours utilisateurs et les statistiques de pannes, on voit une image plus nuancée apparaître.

La version 75 chevaux : sobriété et relative sérénité

Globalement, le 1.6 BlueHDi 75 ch est la version qui semble poser le moins de soucis majeurs. Mis à part des problèmes récurrents liés au système AdBlue et quelques sondes défaillantes, les retours d’expérience sont bons. Il semble que la “faible puissance” de ce moteur en fait aussi un moteur sollicité modérément, ce qui réduit l’usure prématurée des éléments mécaniques.

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Principaux problèmes rencontrés :

  • Déformation du réservoir AdBlue, souvent causée par la cristallisation du liquide.
  • Sonde de niveau AdBlue défectueuse.

Mais dans l’ensemble, cette version a de bons résultats, surtout si elle est bien entretenue.

La version 100 chevaux : des problèmes plus fréquents

C’est probablement la version la plus vendue, et aussi celle qui revient le plus souvent dans les témoignages d’utilisateurs. Le moteur 1.6 BlueHDi 100 ch semble effectivement plus sujet aux défaillances, notamment au niveau de l’injection, du turbo, du système AdBlue et de la boîte de vitesses.

Voici un tableau récapitulatif basé sur les retours utilisateurs :

ComposantPannes recensées
Système AdBlue64
Injection17
Turbo4
Boîte de vitesses10
Sonde / capteur19

La panne la plus fréquente reste celle du réservoir ou de l’injecteur d’AdBlue, avec un coût moyen de remplacement pouvant grimper jusqu’à 1000 – 1500 € !

Le 1.6 BlueHDi 120 ch : performant, mais attention aux frais

Sur le papier, c’est la version la plus aboutie de la série BlueHDi. Elle offre un couple et une puissance tout à fait appréciables pour les berlines, breaks et SUV compacts. Cependant, elle traîne aussi son lot de soucis connus :

  • Injecteur AdBlue défectueux (souvent causé par cristallisation du liquide)
  • Culasse et turbo parfois fragiles à des kilométrages élevés
  • Cassure de moteur isolée mais documentée par des utilisateurs
  • Problèmes d’électrovanne, capteurs NOx et surprogrammation du système de dépollution

Donc oui, ce moteur peut être fiable à condition d’éviter les trajets courts à répétition, d’utiliser un AdBlue de qualité, et de suivre méticuleusement les recommandations constructeur.

Pourquoi le système AdBlue est-il si sensible ?

Le système SCR fonctionne en injectant un liquide appelé AdBlue dans les gaz d’échappement pour réduire les émissions de NOx. Jusque-là, tout va bien. Sauf que ce système, bien que bon pour la planète, est bourré de capteurs, sondes, injecteurs, qui peuvent tomber en panne.

Voici les problèmes les plus souvent rapportés :

  • Déformation ou fissuration du réservoir AdBlue
  • Injecteur grippé à cause de la cristallisation du liquide (surtout s’il n’est pas utilisé ou de mauvaise qualité)
  • Capteurs NOx qui plantent ou envoient de mauvaises données au calculateur
  • Voyant d’alerte “système antipollution” qui s’allume régulièrement

Ce genre de défaillance peut immobiliser le véhicule, car si le système détecte un dysfonctionnement, il peut enclencher un mode dégradé. Le moteur fonctionne alors à régime réduit, voire ne démarre plus.

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Est-ce que ces moteurs sont faits pour durer ?

Bonne nouvelle : malgré les soucis mentionnés plus haut, certains moteurs 1.6 BlueHDi atteignent les 300 000 km quand ils sont correctement entretenus. Pour y parvenir, voici ce que vous devez respecter :

Conseils de longévité

  • Faites la vidange tous les 20 000 km ou 1 an
  • Changez le filtre à air tous les 60 000 km, et le carburant tous les 40 000 km
  • Remplacez la courroie de distribution tous les 120 000 km ou 6 ans
  • Vérifiez et complétez le niveau AdBlue tous les 15 000 – 20 000 km
  • Ne faites pas que des trajets courts : une portion régulière d’autoroute favorise la régénération du FAP

Un bilan régulier chez votre garagiste est également recommandé, notamment pour la mise à jour du logiciel moteur et pour nettoyage préventif des soupapes.

Le verdict d’un ancien mécano (et passionné)

Vidéo de POURQUOI acheter une C4 1.6 BLUEHDI ? 4 Raisons …

Après avoir travaillé plusieurs années dans un garage multimarques, je peux vous dire que le 1.6 BlueHDi est un moteur honnête. Il ne faut pas s’arrêter aux témoignages qui relatent des cas extrêmes de pannes (certains existent, c’est vrai), mais plutôt comprendre que le moteur reste très dépendant de la qualité de l’entretien.

Un réservoir d’AdBlue remplacé deux fois, ça fait mal au portefeuille, c’est vrai. Mais dans de nombreux cas, c’est parce que le conducteur n’a pas respecté les consignes (pas d’additif anti-cristallisant, niveau trop bas, liquide resté trop longtemps sans roulage, etc.).

À l’inverse, j’ai vu des Peugeot 308 ou Citroën C4 avec plus de 200 000 km sans panne majeure. La clé ? Une huile moteur de qualité, un style de conduite respectueux du diesel (pas trop urbain), et un entretien suivi à la lettre.

Alors, faut-il éviter ce moteur ?

Pas du tout. Ce moteur n’est pas un « nid à problèmes », contrairement à ce que certains forums pourraient vous faire croire. Il faut simplement rester vigilant sur les points sensibles :

  • Utilisez de l’AdBlue de qualité et surveillez les niveaux régulièrement
  • Effectuez des trajets longs à régime stabilisé de temps à autre
  • Respectez scrupuleusement le carnet d’entretien
  • Faites vérifier l’état du FAP et du turbo à partir de 150 000 km

Avec ces quelques gestes simples, vous pourriez faire arpenter la France pendant encore longtemps à votre 1.6 BlueHDi.

En résumé

  • Le 1.6 BlueHDi est un moteur diesel moderne qui peut réellement durer
  • Des soucis sont présents (AdBlue, injection), mais rarement catastrophiques s’ils sont pris à temps
  • Un entretien régulier est absolument essentiel, sans quoi les frais peuvent très vite grimper
  • Il reste un bon choix sur le marché de l’occasion, surtout les versions 75 et 100 ch. La version 120 ch demande plus de soin

Si vous envisagez l’achat d’un véhicule équipé de ce moteur, posez-vous les bonnes questions : est-ce que je roule beaucoup ? Est-ce que je fais surtout de la route ? Suis-je prêt à investir un minimum dans son entretien ? Si les réponses sont oui, alors vous êtes probablement face à un excellent compromis.

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Cédric Schmidt

Amoureux de l’automobile sous toutes ses formes, des deux-roues vintage aux dernières innovations électriques, je partage ici ce qui m’anime !

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