Si tu envisages d’acheter une Peugeot 308 neuve ou d’occasion, tu fais peut-être face à un choix cornélien :la 308 est-elle vraiment fiable ? Avec une allure séduisante et une conduite agréable, la compacte de Peugeot attire, mais qu’en est-il de ses failles mécaniques, électroniques ou structurelles ? Ayant bossé 15 ans dans le milieu automobile et suivi de très près les retours clients, je te livre ici un retour complet sur les problèmes de la 308, toutes générations/motorisations confondues (surtout la 308 II et les premières 308 III). C’est parti !
| 🛞 Motorisation | ⚠️ Problèmes Majeurs | 🔧 Rappels Connus | 👍 À Privilégier | 🚫 À Éviter |
|---|---|---|---|---|
| 1.2 PureTech (2013–2018) | Courroie humide défaillante Pompe à huile / freinage Surconsommation d’huile Casses moteur précoces | Rappels sur courroie Tension excessive Logiciel moteur | — | Oui |
| 1.6 THP | Chaîne de distrib. fragile Surchauffe / fuites huile Consommation d’huile Turbo/thermostat HS | Nombreux cas signalés | — | Oui |
| 1.5 BlueHDi (2018+) | Chaîne arbre à cames Système AdBlue défectueux | Injecteur urée / Cristallisation | — | Oui |
| 1.6 e-HDI 115 (post-2014) | Injecteurs sensibles (à vérifier) | Peu de rappels critiques | Oui | — |
| 2.0 BlueHDi 150/180 | AdBlue (à surveiller) | AdBlue / FAP | Oui (avec suivi) | — |
| Tous modèles | Climatisation HS Écran tactile bug Problème train arrière / boîte Embrayage / volant moteur | Rappels suspensions / airbags Logiciel refroidissement / NOx | Modèles atmo sans AdBlue | Modèles avec beaucoup d’électronique |
1. Les soucis majeurs sur les moteurs essence PureTech : un vrai point noir
Le bloc 1.2 PureTech, disponible en puissance de 82, 110 ou 130 ch, est l’un des moteurs les plus diffusés… et hélas, aussi l’un des plus problématiques. Son principal souci ? La courroie de distribution humide qui baigne littéralement dans l’huile moteur. Avec le temps, la courroie se désagrège, et les bouts se retrouvent dans le circuit d’huile… et là, c’est la cata !
- Dégradation de la pompe à vide : engendre une perte d’assistance au freinage.
- Pompe à huile en danger : par manque de lubrification, elle peut lâcher à tout moment.
- Courroie qui casse prématurément : PSA a d’ailleurs lancé plusieurs rappels, notamment entre 2013 et 2018.
- Encrassement moteur et surconsommation d’huile : parfois, jusqu’à 1L tous les 1000 km !
Et ce n’est pas tout. Des soucis de segmentation et des pannes liées à l’encrassement des soupapes ont aussi été documentés. Résultat ? Des casses moteur parfois avant 80 000 km. PSA a renforcé la courroie dans les exemplaires plus récents (post-2021), mais prudence sur les occasions récentes quand même.
Zoom sur le moteur 1.6 THP : une fiabilité calamiteuse
Tu pensais que les PureTech étaient seuls à poser souci ? Le 1.6 THP essence te fera revoir ton jugement.
- Distribution à chaîne fragile : tendeur de chaîne déficient, chaînes qui s’allongent et peuvent casser subitement.
- Consommation anormale d’huile : souvent +1L entre les vidanges.
- Fuites au niveau du cache culbuteur : odeur d’huile brûlée, fumées, galère à diagnostiquer.
- Casse du turbo, problèmes de thermostat et surchauffe.
Résultat : ce moteur affiche l’un des pires taux de fiabilité tous groupes confondus. On parle là de toutes versions confondues (125, 155, 205, 225, voire 270 ch sur les GTi).
2. Les moteurs diesel aussi touchés, surtout côté AdBlue et FAP
Les BlueHDi, bien que réputés sobres et dynamiques, traînent eux aussi quelques boulets techniques. Là où ça sent le souffre, c’est côté catalyseur SCR et système d’AdBlue. Plusieurs rappelle l’ont démontré. Alors, que se passe-t-il concrètement ?
- Réservoir AdBlue qui se déforme : souvent à cause de cristallisation de l’urée. Et ça, c’est courant !
- Injecteur d’urée HS : défauts anti-pollution, voyant moteur, voiture qui refuse de démarrer (plutôt sur version 1.6 et 2.0 BlueHDi).
- Filtre à particules (FAP) endommagé : notamment par des éléments plastiques mal fixés qui se décrochent…
Le 1.5 BlueHDi (à partir de 2018) n’est pas non plus exempt de défauts : des cas de casses de chaîne d’entraînement d’arbre à cames ont été remontés, et la cause serait un tendeur trop faible à l’origine de la défaillance.
3. Climatisation, électronique et barre de torsion : les habituels maux de la 308
Sur de nombreuses 308 II et même III, on constate une fréquence inhabituelle de soucis électroniques, clim et trains roulants. Des éléments qui, même s’ils ne cassent pas le moteur, peuvent rapidement transformer ta vie quotidienne en cauchemar (surtout sur autoroute ou pendant la canicule…)
- Climatisation inefficace voire totalement HS, souvent liée à un condenseur percé (rappel sur plusieurs millésimes).
- Écran tactile qui freeze ou ne démarre pas : bugs aléatoires encore présents malgré les mises à jour logicielles.
- Train arrière / barre de torsion bruyante : résolu temporairement par Peugeot avec de la mousse expansive (non, sérieux…☹).
4. Embrayage, boîte de vitesses et butée : attention sur les HDI

Sur les motorisations HDI, que ce soit 1.6 ou 2.0, de nombreux propriétaires ont remonté des usures précoces au niveau de la transmission. Même sur des modèles récemment entretenus. Voici les pires cas listés :
- Butée qui ne remonte pas correctement : surtout gênant à froid ou après arrêt prolongé.
- Usure rapide du volant moteur bi-masse, certaines fois à moins de 100 000 km !
- Boîte manuelle dure ou accrocheuse : souvent constaté entre les 2e et 3e rapports.
Côté réparations, autant dire que ça pique : si l’embrayage part avec le volant, la facture grimpe entre 1 200 € et 2 000 € en moyenne.
5. Les rappels officiels, nombreux et souvent liés à la sécurité
La Peugeot 308 a connu de nombreux rappels liés à la sécurité ou aux performances moteur, en voici les plus connus :
- Défaut de serrage sur les suspensions et triangles (rappel 2017)
- Airbags mal sécurisés pouvant ne pas se déclencher (plusieurs rappels 2018)
- Logiciel de refroidissement moteur défaillant (2018), avec risque de surchauffe + fuite huile
- Courroie de distribution avec tension excessive en milieu poussiéreux (rappel 2021)
- Boîtier moteur mal configuré : dépassement des seuils de rejets de NOx
6. Une fiabilité globalement mitigée : chiffres et statistiques à l’appui
Si certains modèles s’en sortent un peu mieux, il faut rester vigilant : les statistiques de fiabilité montrent que surfacer les petits défauts devient un vrai sport chez Peugeot.
| Catégorie | Nombre d’avis positifs | Nombre d’avis négatifs |
|---|---|---|
| Fiabilité globale | 80 | 147 |
| Service après-vente | 14 | 37 |
| Coût entretien | 19 | 32 |
| Accessibilité moteur | 3 | 3 |
Tu remarques donc que beaucoup d’automobilistes expriment une réelle déception, notamment avec le service rendu par les concessions et le coût des interventions hors garantie.
7. Les modèles à privilégier (ou à éviter)
Voici un petit récap rapide pour savoir quelle 308 éviter si tu veux avoir l’esprit tranquille :
- Éviter : 1.2 Puretech entre 2013 et 2018 – nombreux rappels, problèmes de courroies, encrassement, casses moteur.
- Éviter : 1.6 THP toutes versions – distribution, turbo, fuites, huile, refroidissement défaillant.
- Éviter : 1.5 BlueHDI en début de carrière – chaîne distribution fragile.
- À privilégier : 1.6 e-HDI 115 post-2014 – fiabilisé, attention juste aux injecteurs.
- À privilégier : 2.0 BlueHDI 150/180 avec entretien suivi (attention tout de même à l’Adblue)
Et si tu veux une 308 un peu ancienne mais fiable, le choix d’un moteur atmo essence ou diesel sans AdBlue peut souvent éviter bien des sueurs froides.
En résumé, la Peugeot 308 séduit toujours autant par son style, son châssis affûté et sa position de conduite agréable. Mais derrière le volant, reste vigilant sur l’historique d’entretien, fais systématiquement vérifier les rappels réalisés et teste les organes essentiels (embrayage, clim, tablette, bruit de traverse…). Un bon diag évite souvent une très mauvaise surprise plus tard.


